Si vous aviez la chance de jouer votre premier grand tournoi live et que vous pouviez demander conseil à Daniel Negreanu, que demanderiez-vous ?
Juste avant le coup d’envoi de l’événement principal du Championnat PokerStars 2017 à Monte-Carlo, le Canadian PokerStars Pro s’est assis avec une table remplie de joueurs amateurs.
Il n’y avait pas d’emploi du temps et pas d’agenda, juste un Meet & Greet dans la zone principale de l’événement avec beaucoup de rires et de badineries et le soleil méditerranéen qui brillait sur le toit ouvert des Salles des Etoiles du Casino Monte Carlo.
Nous nous sommes assis avec eux et avons écouté les questions et les réponses. Nous ne les passerons pas tous en revue ici, mais nous résumerons les points clés que Negreanu a demandé à ses auditeurs de mémoriser.
1. Ne vous montrez pas si vous n’avez pas à le faire
DN : Il n’y a aucune raison de le montrer, peu importe si vous l’aviez ou si vous bluffiez. Les gens sauront combien vous avez parié, à quoi vous ressembliez quand vous l’avez fait, et ainsi de suite.
Daniel Negreanu donne des conseils : « Avec quoi crois-tu que l’autre gars pousse ? »
À un moment donné, ils se vengeront. Attendez d’avoir plus d’expérience.
Je montre parfois, mais je sais pourquoi et je sais ce que je fais. Ça fait partie de mon jeu.
Je veux que les joueurs à table sachent de quoi je suis capable. Mais même moi, je ne jouerais pas à ce genre de jeu avec tout le monde. Ça dépend qui est assis là.
De plus, ne surjouez pas trop avec vos mains. A-Q, par exemple, est une main délicate.
Ne pariez pas 4 fois parce que si on vous pousse, vous êtes pratiquement mort. Qu’est-ce que tu crois que l’autre gars pousse avec
2. Lire les gens, c’est une question de petites choses
DN : Il s’agit de remarquer et de ramasser, mais ce n’est pas la même chose pour tout le monde. Ce n’est pas facile et cela prend du temps.
Fais attention de ne pas vous faire avoir. Je fais beaucoup d’inversions, l’inverse dit par exemple. Une fois, j’ai bluffé dans un tournoi et j’ai mis mon visage dans ma main. Ce tournoi a été télévisé.
J’ai été appelé et tout le monde a vu que je bluffais – à table et à la télé. Pendant un an, j’ai fait le même mouvement avec ma main chaque fois que j’ai eu les noix et que j’ai été payé encore et encore.
3. Ne bluffez pas
4. Ne vous détendez pas trop tôt
DN : Si vous pensez que vous devriez voir beaucoup de flops quand c’est bon marché, vous avez tort. C’est du mauvais poker.
Ne boitez pas quand les stores sont bas. Avec les blinds 25/50 il y a 75$ dans le pot que vous pouvez gagner. Ce n’est rien du tout.
Plus tard, quand il y a des potes, il y a beaucoup plus à gagner si vous pouvez voir un flop. C’est là que tu devrais te détendre.
5. Obtenez le crédit pour avoir joué serré
DN : Si vous n’avez pas joué une main depuis un certain temps, assurez-vous que les gens savent que vous ne l’avez pas fait parce que c’est la seule façon d’obtenir beaucoup de crédit. Si les autres ne réalisent pas que vous n’avez pas joué une main depuis longtemps, alors vous ne pouvez pas en profiter
6. Avoir un but
DN : Je crois qu’il ne suffit pas de savoir ce que l’on veut ou où l’on veut aller. Vous devez aussi savoir comment vous y rendre et pourquoi vous voulez y arriver.
Prenons l’exemple d’un tournoi de poker. Pourquoi voulez-vous gagner ? L’argent, vous dites ? Ok, mais pourquoi ? Qu’allez-vous en faire ?
Ou vous voulez simplement vous sentir accompli ? D’accord, mais pourquoi est-ce si important pour toi ? Si vous n’avez pas de but, il vous sera difficile d’atteindre quoi que ce soit.
J’ai vu des milliardaires qui ne parlent que de gagner plus d’argent. Des gens qui ne feront jamais faillite mais se plaignent si le café est à 5 $. Pourquoi s’en soucieraient-ils ?
Ces gens croient au mensonge selon lequel plus il y en a, mieux c’est. Ils pensent que s’ils ont plus d’argent, ils seront plus heureux. Mais ça ne marche pas comme ça.
7. Echec
DN : L’échec est important. Tout le monde échoue. Je l’ai fait aussi.
Plus d’une fois, j’étais à Vegas en train de gagner de l’argent, pensant que j’avais compris le jeu, et 24 heures plus tard, j’étais tellement fauché que j’ai dû rentrer à pied à mon hôtel.
Ces promenades étaient très importantes pour moi. J’en profite encore parce que j’ai appris quelque chose à chaque fois.